dimanche 21 février 2016

Randonnée Bourges - Sancerre

Samedi, 14h30. Je crois que mon sac est prêt : pansements, talc, chaussettes de rechange, boissons, bâtons, frontale, bonnets et gants. Tout y est ! Je décolle chercher le reste de notre groupe : Hayfa, Benoit et Thibaut.
On charge le coffre et c'est parti pour 2 / 300 bornes, bref 2 h de route !
Nous voilà à Selles saint Denis chez les parents de Benoit, qui nous prépare gentiment nos plumards à peine arrivés. On échange quelques politesses, et en route pour la sieste à 17h30.
Je ne dormirai pas; je prépare mentalement mon épreuve.
19h30. Tout le monde debout. Un petit apéro, un bon repas de pâtes préparé par la maman de Benoit, et on se met en tenue. 21h50. On décolle pour rallier les 65 km qui nous séparent de Bourges. Parking. Direction la mairie. On s'acquitte de nos droits d'inscription et on finit nos préparatifs. Hayfa et Benoit me demandent si j'ai des guêtres. Je réponds ne pas voir l'intérêt de ces accessoires. Je comprendrai un peu plus tard...
On est prêts. On va boire un verre pour attendre le départ à minuit, ou pour oublier ce qui nous attend, tout simplement.
00h03 : il fait doux (11 degrés), le décompte devant la magnifique cathédrale de Bourges se termine et donne le départ tant attendu. Nous voilà partis. Quelques kilomètres de bitume à rythme cool nous permettent de peaufiner les derniers réglages. Mais rapidement, au bout d'une petite route, alors que la bruine et le vent nous ont maintenant rejoints, Hayfa et Benoit nous l'annoncent : "c'est maintenant !"
Ça s'accélère... On sort ces satanés bâtons qu'on a ramé à attacher au sac. Thibaut a tellement eu peur de les perdre en les attachant qu'on galère sacrément à les détacher : ça c'est sur, ils seraient pas tombés tout seuls !
Bonne nouvelle : nous n'aurons plus besoin de les attacher. On va se les garder à la main jusqu'au bout ! Et heureusement !
C'est parti pour de la boue, de la boue, et de la boue ! On va en bouffer de toutes les sortes : La épaisse, la glissante, la fine et légère qui nous fait croire que c'est la fin, celle qui colle aux pompes et qu'on ballade pendant des mètres, bref, la boue ! Hayfa et Benoit connaissent. Ils totalisent presque 20 participations à eux deux. Ils semblent maîtriser le sujet. Ils ont l'air grave ! Ça promet !
Premier ravito à 2h du mat'... Ça passe ! Le deuxième à 4 h, après 2h de bouillasse infâme ! On prend le temps de bien se requinquer. Avant de repartir pour 2h30.
Arrivée à 7h00 au 3eme ravito. Le jour va bientôt se lever. La croix rouge commencent à ramasser les premiers mecs qui tombent de malaise. On s'arrête une bonne demi-heure / 3/4 d'heure peut être , le temps de reprendre de l'énergie, de faire quelques réglages, et de soigner les frottements. On repart à 4. Il fait plein jour. On a fait 40 bornes. Il en reste encore 20... Je range la frontale et le chasuble. Plus besoin de ça ! On marche 30 min ensemble, et la fatigue commence à prendre le dessus. J'ai besoin que ça se termine vite. J'abandonne provisoirement mes compagnons de fortune et je prends le large. Je retrouve après plus de 10 bornes en solo, et peu avant le dernier ravitaillement : Catherine, Ingrid et Marianne. Elles ont le moral, ça fait du bien, ça requinque !
Dernier ravito, au Km 54. Il était sacrément long à venir celui la, après des côtes de boue, des descentes monstrueuses pour se finir les cuisses, du vent et de la bruine.
Ca merde sur l'organisation, on se retrouve à faire la queue pour rentrer, pointer et se restaurer. Plus de 20 min au total... Les malaises continuent, les marcheurs tombent comme des mouches. Je rentre, je m'alimente, je bois, je comate. Hayfa et Benoit me rejoignent par la sortie. L'expérience des anciens, ça paie...! Je ne vois pas Thibaut. Abandon, à quelques
Kilomètres de la fin. C'est dommage, mais son morale en berne a pris l'ascendant sur son envie de finir. Il va être obligé de revenir.
De mon côté, les crampes sont pas loin.
On repart tous ensemble. Reste 7 km. Il est près de 11h30.
Nous passerons la ligne d'arrivée ensemble, vers 12h20, de mémoire.
Le temps passé n'a aucun intérêt. Prime juste le plaisir d'avoir été au bout, et d'avoir fini ensemble. Une belle aventure collective !
Merci à Benoit et Hayfa pour cette belle découverte.
Un verre de sancerre, quelques photos, et des regards qui remplacent tous les mots.
Prochain objectif : refaire l'édition 2017. Et TOUS finir, pour moi, si possible en moins de 10h00.

Julien
Cette rando Morogues – Sancerre a été vraiment une double aventure, humaine et sportive. C’était aussi une première pour moi : faire une épreuve la nuit, « un truc de dingue ».
J’ai adoré préparer mon matériel le soir, pour que tout soit « au carré » au moment du départ. J’ai adoré partager une chambre avec mes co-équipières (y a un côté ado), entendre le réveil à 3 h du mat’ (debout les filles !), prendre la navette 4h (au pied de l’hôtel, la classe !) et surtout partir en équipe à 5h (ne m’oubliez pas, j’ai peur toute seule dans le noir !).

Un petit café au départ, et c’est parti pour quelques heures de marche dans la gadoue jusqu’aux genoux. Les premiers km sont sympas, la route est ferme, c’est confortable pour partir et discuter avec Catherine et Marianne. Puis arrivent les premières montées et surtout… les premiers tapis de boue… y’a le vent et la « broussine » (la bruine en patois briard). Le chemin se fait malgré tout dans la bonne humeur. En pleine nuit, j’ai adoré me retourner et voir la file humaine qui se dessinait le long du coteau, un peu comme un serpent de lumière porté par les randonneurs éclairés par les lampes frontales.

Il y a eu quelques moments longs où il a fallu se concentrer pour ne pas tomber « à la renverse » dans la boue. Cela donne l’impression de marcher dans du beurre. Une chose est sûre : il ne faut pas être une princesse pour faire la rando Bourges Sancerre. Vive les aventuriers et les aventurières ! Et puis à 7h, la lueur a changé, le jour commençait à se lever. A 7h30, un coq a chanté. Nous avons échangé quelques messages avec les vrais randonneurs Bourges / Sancerre (ceux qui ont fait les 60 km et qui ont marché toute la nuit). C’était une façon de se soutenir mutuellement. Les deux groupes se sont rejoints vers 11 h, le côté humain, solidaire et joyeux de la rando. Les paysages étaient ensuite très sympas, un seul regret le brouillard matinal. Les sarments de vigne ont accompagné la fin de notre rando, donnant des silhouettes aux allures de sorcière. Au final, quelques tiraillement dans les cuisses, aucune ampoule, et surtout un verre de l’amitié avec du Sancerre pour fêter l’équipe au complet. Non Jean-No, je n’ai pas pu te ramener une bouteille de vin, mais comme promis, l’année prochaine, je te ramène un Crottin de… Chavignol (autre spécialité de la région).
A quand la prochaine rando nocturne…

Ingrid
Pourtant il m’avait bien semblé que la météo prévoyait couvert mais sec. Un fin crachin persistant et tombant horizontalement nous a accompagné du départ jusqu’à la ligne d’arrivée. Ceci dit, ça allait bien avec le décor plus que boueux de cette belle édition. Une évocation de la commémoration de Verdun peut-être ??!! A un moment, on a cherché ce qui pouvait être pire en matière de conditions météo: on n’a pas trouvé grand chose. Heureusement, faire cette rando en groupe avec Catherine et Ingrid a bien aidé pour le moral, surtout que le 2e groupe de courageux parti de Bourges à minuit nous rejoignait avant le dernier ravito. Du coup ça donne envie de la refaire pour voir ce que ça donne avec un peu plus de soleil car le parcours est joli avec de très beaux passages dans les chemins creux du bocage et l’organisation au top (vin chaud au ravito). Plusieurs images me restent en mémoire: le lever du soleil dans le bocage, la descente vers le dernier ravito sur un chemin qui serpente, le chemin des vignes avec Sancerre au fond, etc. Aussi, la grosse affluence au départ fait qu’on est moins isolé que sur la TEM. Au final, pas trop de courbatures, pas d’ampoule, juste un gros gros gros décrassage des affaires au retour. J’aurais rêvé que cette rando soit organisée en juin. Ah ben si, Sancerre organise un trail début de juin. Il y en a qui sont partants?

Marianne